Les rencontres ne se passent pas toujours bien ( PV. Selen)

La grille. Cet étrange objet métallique ne laissait qu'entrer les élèves., ce n'est qu'une fois à l'intérieur du campus que l'on se demande quelle bêtise a-t-on fait. A l'intérieur, c'est l'enfer, à l'extérieur, c'est pire.

Tous ces élèves aux pouvoirs diverses, aux clans différents, tout ça donnait le tournis à Kazuma. Pour faire s'arrêter ce mal de tête, il avait décidé de s'allonger dans l'herbe vers la grille. Le vent frais agitait ses cheveux, l'odeur d'herbe montait à son nez et venait titiller ses narines, tandis qu'une coccinelle montait sur sa main. Il repensait à tous les pouvoir qu'il avait vu jusqu'à maintenant. La fameuse fille qui contrôlait l'eau, une fille qui avait un pouvoir semblable à la lévitation, le chef des Germinis et sa main verte et même une fille qui, d'un soupir, pouvait faire faner n'importe quelle plante. Kazuma se demandait d'ailleurs ce qu'elle faisait chez les Germinis, à part tuer les plantes, elle ne savait pas faire grand chose.

Il pensait à son ancienne vie, à sa nouvelle, bien mieux. Il n'avait pas encore d'amis, mais seule la présence des plantes lui suffisait, de plus, c'est la solitude qui a été sa meilleure amie depuis toujours.
La coccinelle s'envola, signe, d'après de vieux racontars, du beau temps de demain. De toute façon, il faisait beau et chaud aujourd'hui, il n'y avait pas de nuages, une brise légère, pourquoi un gros nuage noir viendrait jouer les troubles-fêtes?
Kazuma respira l'air frais, s'emplit les poumons de cette douce odeur, le sourire aux lèvres. Tout était beau, sauf lorsqu'une limace s'amusa à laisser un grande trace de bave sur sa main. Il s'essuya dans son sweat et utilisa son pouvoir pour contrôler l'herbe, qui forma un cocon autour de la limace avant de se contracter d'une force phénoménale. De toutes les forces, c'était celle de Mère Nature qui remportait tout.

Un bruit furtif attira son attention. L'herbe écrasée faisait un bruit particulier. Encore un élève qui passait dans le coin, rien de bien grave. Le garçon tâta le sol pour trouver son pot de Plante carnivore Dionaea muscipula, surnommé attrape-mouche, une petite merveille de la nature. Si un insecte se pose dans la feuille (qui contient une substance qui attire les insectes) il se posera sur de petits poils qui déclencheront la fermeture de la feuille. Adieu petit insecte! Il avait trouvé ce pot sur le rebord d'une fenêtre lors de son voyage, une plante à l'agonie qu'il avait "subtilisé". Depuis il ne s'en séparait plus. La plante avait grandie et avait même fait des fleurs blanches. Kazuma avait donc décidé de lui faire prendre l'air, en même temps que lui.

Un ombre lui cacha le soleil. Un élève assez pénible apparemment. Il se leva et commencer à lui jeter des insultes lorsqu'il vit qui était cet élève. La jeune fille de l'eau...

Oui c'était bien elle. Regard noir, air supérieur, profond dégoût lorsqu'elle le regardait. Cheveux blonds lisses et soyeux, quoiqu'un peu en bataille bizarrement. Habits parfaits, pas une seule tâche, ni trop courts, ni trop longs, la perfection, gâchée par de l'eau qui tâchait son jean. Du maquillage, un peu, beaucoup, passionnément. Cette beauté irréelle le dégoûtait. Mais il y avait quelque chose chez elle, dans ses yeux, aux fond de son âme... Non, elle était vraiment affreuse.
Malgré son envie de la taper et de s'enfuir, il était poli. Il alla se présenter lorsque...

- Hey toi là, tu peux aller autre part ?

La discution allait être dure. Kazuma prit son courage à deux mains, ici son pot, et commencer à engager la conversation. Après tout, elle n'était peut-être pas si sauvage que ça.

-Désolé mais je ne compte pas bouger d'un poil. Tu peux aller ailleurs ou attendre ici et me parler. Kazuma Nagano, Germini, au cas où ça ne se verrait pas, lâcha-t-il.

Il s'était plutôt bien débrouillé. Fier de lui, il se leva, son pot toujours dans les mains. Cette fille était étrange tout de même. Elle était un peu comme lui, elle avait un pouvoir, ç'aurait dû la torturer. Au lieu de ça, elle semblait faire face à toutes les situations. Kazuma l'enviait, mais la plaignait aussi. On aurait dit qu'elle n'avait jamais ressentit d'autres émotions que le dégoût, le narcissisme et la supériorité. En fait, ils étaient totalement opposés. Le jeune homme se demanda comment pouvait-elle vivre avec ça.

Néanmoins, il ne changea pas d'avis, cette garce égocentrique l'insupportait au plus haut point. Si un Teacher passait par là et qu'elle ne se calmait pas, un duel s'imposerait. Rien de mieux qu'un duel pour voir où il en était question pouvoir. Depuis qu'il était rentré au campus, il n'avait eu à s'en servir que pour des tâches quotidiennes ou des farces pour se venger de moqueurs.
De son côté, la fille ne réagissait pas. Ce devait être impossible pour elle qu'on la traite de la sorte. Pour la débloquer et détendre l'atmosphère, il demanda :

- Et toi? Tu t'appelles? Quel clan?

Qu'elle lui réponde ou pas, il s'en fichait un peu. Un peu de contact humain ne lui faisait pas de mal, mais on ne passait pas de l'ermite à la pop star, il ne pouvait pas rester beaucoup de temps auprès de gens, sinon, il stressait et piquait vite une crise.

Kazuma la regardait. Toujours cette impression étrange. Cette beauté enfouie. Cette faiblesse...